Depuis 2009, RFF (aujourd’hui SNCF Réseau) a tout fait pour justifier la construction d’une nouvelle gare TGV à Montpellier. Au point d’annoncer des perspectives de trafic TGV totalement farfelues, voire franchement malhonnêtes.
En voici la preuve dans ce document publié par RFF en octobre 2012 : à télécharger ici
En page 15 de ce document, RFF annonçait explicitement la programmation de 11 trains (11 aller-retour) par jour au moment de la mise en service de la gare nouvelle de la Mogère. Et ce trafic, jugé faible, devait rapidement augmenter pour atteindre 33 trains (33 aller-retour par jour) avec la mise en service de la gare de Manduel en 2020 et jusqu’à 50 trains (50 aller-retour par jour) avec la mise en service de la ligne nouvelle Montpellier Perpignan en 2025.
Nous le savons maintenant, ces chiffres étaient faux et ces échéances étaient irréalistes.
Les vrais chiffres ont été révélés par SNCF Réseau le 26 octobre lors du dernier comité de pilotage en Préfecture : seuls 2 trains (2 aller-retour) circuleront à la mise en service de la gare nouvelle de la Mogère, et peut-être 10 si la gare de Manduel voit le jour. Très loin des 33 trains annoncés au départ.
Or plus personne n’ose affirmer sérieusement qu’il serait possible techniquement de mettre en service la gare nouvelle de Manduel dans sa configuration complète (avec la navette pour Nimes-Centre) avant 2022.
Quant à la ligne nouvelle Montpellier Perpignan dont le coût est évalué à plus de 8 milliards d’euros, chacun sait que la situation financière de l’État et des collectivités ne permettra pas sa réalisation complète avant 2035 au mieux.
Si on la met en service, la gare de la Mogère sera donc bien une gare fantôme, pour très longtemps.
Ce document publié par RFF en octobre 2012 prouve l’imposture sur laquelle a reposé la construction de la gare TGV de la Mogère.
RFF n’a pas fait preuve que d’approximation ou d’optimisme. En 2012, RFF connaissait parfaitement la réalité des chiffres et des échéances.
Soyons lucides. RFF a délibérément menti et trompé les collectivités. Les décideurs politiques ont également fait preuve d’une grande légèreté, en n’écoutant pas les avis autorisés qui, depuis le début, annonçaient l’impasse que nous connaissons aujourd’hui. Dont de nombreux élus, notamment écologistes.
Le fiasco de la gare TGV de Montpellier est en passe de devenir un scandale d’ampleur nationale. Les vrais responsables de cette imposture doivent payer. Les élus doivent prendre la décision courageuse qui s’impose : arrêter tant qu’il en est encore temps.
Errare humanum est, perseverare diabolicum. Continuer le chantier de cette gare et la mettre en service serait la pire des solutions : imposer une gare inutile et coûteuse, payée par les contribuables régionaux, et qui sera un trou financier permanent pendant des décennies. Au nom de l’intérêt public, et sur la base de ces mensonges, il faut dénoncer les conventions qui lient aujourd’hui les collectivités territoriales à ce projet. C’est possible juridiquement.
Le vrai courage politique est là.