La loi Renseignement ou l’inconscience du gouvernement
Certaines pratiques du renseignement intérieur n’ont pas aujourd’hui de cadre légal, il faut donc légiférer. Mais légiférer ne veut pas dire permettre à l’exécutif de faire n’importe quoi et n’importe comment.
Un cadre très strict doit être défini, la proportionnalité des mesures garantie, la séparation des pouvoirs respectée et des garde-fous prévus. Le compte n’y est pas. Un Etat de droit doit garantir les libertés publiques autant que la sécurité publique. Soyons conscients aussi que nos libertés nous protègent.
Notre société est confrontée aujourd’hui sur son sol à des projets politiques autoritaires et à des actes terroristes, pour y faire face il faudra apprendre à résister au poison qu’ils instillent : la peur.
Et c’est précisément avec ce poison que l’on veut aujourd’hui nous faire accepter la surveillance de masse, qui elle-même engendre une peur, et qui est surtout incompatible avec la démocratie en ce qu’elle annihile les contre-pouvoirs citoyens.
Il est d’ailleurs incompréhensible qu’un texte qui touche si profondément aux libertés publiques puisse être soumis au parlement en procédure accélérée.
Quand c’est la nature même de notre société qui est en jeu, on ne peut faire l’économie d’un débat national. Nous appelons tous les citoyens à se saisir de ce sujet et à se mobiliser pour défendre les libertés. Nous appelons les parlementaires à rejeter ce texte. Et nous appelons enfin le gouvernement à prendre la juste mesure du danger et de l’inquiétude et par conséquent à retirer ce texte.
Jérémie Iordanoff
Porte-parole EELV Montpellier